GTT naît en 1994 de la fusion de Gaztransport et de Technigaz. Cette rencontre unit deux technologies novatrices et deux longues expériences du transport du GNL en vrac. Le premier méthanier signé Technigaz a été livré en 1964, le premier navire développé par Gaztransport en 1969…

1956

La question de l'acheminement du gaz algérien du Sahara vers l'Europe est posée. Avec les événements d'Algérie, l'idée d'un gazoduc reliant l'Afrique du Nord au vieux continent est abandonnée. On se tourne vers l'acheminement par voie maritime avec des navires méthaniers. Les architectes navals accentuent leurs études sur le transport du gaz naturel à l'état liquide, le méthane présentant la particularité de réduire de 600 fois son volume à température cryogénique. La première idée consiste à concevoir des cuves autoporteuses. Mais la solution fait perdre du volume utile et les alliages souffrent considérablement à –163 °C. Les réflexions se portent sur d’autres concepts. La coque d’un navire étant elle-même conçue et structurée pour transporter en vrac la cargaison, l’idée naît de charger en vrac le GNL dans les cuves en les dotant d’un revêtement cryogénique.

1962

Accords d'Evian. La France se dote d'un premier méthanier, le Jules Verne, qui assure la liaison vers la France depuis Oran. La Grande-Bretagne dispose de deux bateaux.

1963

Gazocean (un armateur détenu par Gaz de France et NYK Line) crée une filiale baptisée Technigaz, en charge de développer une nouvelle technologie de transport de GNL à partir d'une membrane gaufrée initialement imaginée par Bo Bengsston (Iversen). Un brevet est déposé en 1964. La technologie est ensuite améliorée pour donner naissance au système de confinement Mark I. La mise au point de la technique se fait sur un navire expériemental, le Pythagore. Technigaz poursuit également ses recherches dans le domaine de la conception de systèmes de confinement, y compris pour le secteur des installations terrestres (ce qui lui permettra de maintenir son activité en l’absence de commandes de méthaniers dans les années 1980).

Parallèlement, Audy Gilles (Groupe Worms) charge une équipe menée par Pierre Jean de travailler sur une membrane cryogénique tapissée d'un film en Invar®, un alliage de fer et de nickel qui présente la particularité d'avoir un coefficient de dilatation très faible. Un premier brevet est déposé en avril 1963 et donne lieu à de nombreux modèles d’essais au cours des deux années suivantes et un autre brevet en mars déposé en 1965.

1965

Hérité du groupe de travail sur la membrane en Invar®, Gaztransport se crée à l'initiative d’Audy Gilles et compte à son tour de table à la fin de 1965 le Groupe Worms et Cie (51 %), la société des Forges et Chantiers de la Méditerranée (24 %), la société des Ateliers et Chantiers de Dunkerque et Bordeaux (15 %) et Gaz de France (10 %). Worms décide de construire un navire expérimental, un propanier de 30 000 m3 baptisé Hippolyte Worms, s’appuyant sur les brevets de Pierre Jean.

1967

Pierre Jean est invité aux Etats-Unis par Philips qui envisage d'exploiter un champ gazier près d'Anchorage (Alaska). Conquis par la solution à membrane en Invar®, Philips Petroleum, associé à Marathon Oil, commande, dans le cadre du premier contrat d’importation de gaz au Japon, deux méthaniers, le Polar Alaska et l'Arctic Tokyo, qui seront construits au chantier suédois Kockums. Ils resteront actifs durant 45 ans.

1969

Le Polar Alaska prend la mer et connaît un succès immédiat. Entre 1969 et 1978, dix méthaniers utilisent les systèmes NO développés par Gaztransport. Entre 1968 et 1979, douze méthaniers sont construits avec la technologie Mark de Technigaz. De 1978 à 1990, Gaztransport et Technigaz ne reçoivent aucune commande de construction de navires mais mettent à profit cette période pour accroître leurs efforts de R&D.

1983

La société Technigaz est cédée au groupe Amrep qui la cède à son tour.

1986

L'actionnariat de Gaztransport évolue. GDF devient actionnaire majoritaire à 51 %, aux côtés de Total, 39 %, et de Worms qui conserve 10 %.

1994

GTT, Gaztransport et Technigaz, naît de la fusion des deux sociétés jusqu’alors rivales, Gaztransport et de la division maritime de Technigaz. GDF détient 40 % du capital, Total 30 %, Bouygues Offshore 30 % (lui-même racheté par Saipem en 2002 qui cède sa part à H&F Luxembourg en 2008).

2006

GTT retrouve des droits exclusifs sur la technologie portant sur le stockage terrestre qui avait été développée par Technigaz dans les années 1960 et avait fait l’objet d’un accord de licence à une filiale de Bouygues Offshore au milieu des années 1990. 

2011

Alors que les années 2000 laissent place à une évolution de la taille des méthaniers et des volumes de GNL transportés, une autre transformation s’opère avec l’essor d’une industrie gazière offshore. Le premier FLNG (Floating Liquefied natural Gas), Prelude, est commandé par Shell. Il présente une capacité deux fois supérieure à celle d’un méthanier standard. Au second trimestre, lancement de Mark III Flex, technologie qui contribue à réduire le taux d’évaporation du GNL durant son transport.

2012

Cryovision, filiale de services de GTT, est créée. La même année voit le lancement de la technologie NO96 Evolution.

2013

Une filiale GTT North America est créée à Houston (Texas), un établissement  (GTT UK) est ouvert au Royaume-Uni, dédié à la formation. Le service d’assistance 24/24h, une Hotline baptisée Hears, est lancé.

2014

Le 27 février, GTT entre en Bourse à Paris. L'établissement nouvellement créé au Royaume-Uni se transforme en une filiale baptisée GTT Training Ltd. Temasek, la société d'investissement singapourienne, entre au capital en rachetant la participation résiduelle de Total (10,4 %). Coté sur le compartiment A d’Euronext Paris, GTT contribue aux indices SBF 120 et MSCI Small Cap.

2015

Création d’une filiale à Singapour, GTT South East Asia Pte.

2016

- Livraison de la première unité fl ottante de liquéfaction et stockage de GNL (FLNG).

- Ouverture d’un bureau en Chine.

- Inauguration des deux premiers éthaniers de grande capacité (VLEC) équipés d’une technologie GTT.

2017

- Lancement de la technologie GTT MARSTM dédiée au transport du GPL.

- GTT entre dans le monde du GNL carburant avec la commande de Hudong-Zhonghua et de CMA CGM pour la conception des réservoirs GNL des 9 plus gros porte-conteneurs jamais construits.

2018

- Acquisition d'Ascenz (Singapour) spécialisée dans le Smart Shipping.

- GTT a obtenu la certification de son système de management anti-corruption sur la base des exigences de la norme ISO 37001.

- Commande du chantier naval Vard pour la construction des cuves GNL du Commandant Charcot, le premier brise-glace de croisière propulsé au GNL.

2019

- Commande de 3 structures sous-marines (GBS) pour le projet Arctic LNG 2, une première pour GTT.

- Commande de 6 éthaniers géants de dernière génération.

- Nouveau nom pour la dernière technologie du Groupe : GTT NEXT1. Ce système bénéficie à la fois des attributs de la technologie éprouvée NO96 et des avantages procurés par l’utilisation de panneaux isolants en mousse polyuréthane.

2020

- Acquisition de la société islandaise Marorka, qui fournit des solutions digitales pour le Smart Shipping (gestion de la flotte et de la performance énergétique).

- Acquisition de la société OSE Engineering, qui développe des solutions d'IA et d'analyse de données pour les procédés industriels.

- Acquisition de la société Areva H2Gen, rebaptisée Elogen, spécialisée dans la conception et l’assemblage d’électrolyseurs PEM (membrane échangeuse de protons) destinés à la production de l’hydrogène vert.

- Livraison des premiers porte-conteneurs géants de CMA CGM propulsés au GNL, le CMA CGM Jacques Saadé.

2021

- L’année du GNL carburant avec 27 nouvelles commandes.
- Poursuite du développement d'Elogen avec une première année consacrée à renforcer son organisation et ses équipes.
- GTT s’est classé une nouvelle fois au premier rang des ETI en nombre de brevets déposés, dans le classement INPI.

Pythagore : 1er navire à membrane

Le Polar Alaska, parmi les premiers méthaniers à naviguer aux US